Le club sandwich interserveurs
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 [Rôle Play] Désillusion et allusions

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Susanoo
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MessageSujet: [Rôle Play] Désillusion et allusions   [Rôle Play] Désillusion et allusions I_icon_minitimeJeu 18 Mar 2010 - 22:09

(HRP/ Si vous vous ennuyer, vous pouvez chercher toutes les allusions que j'ai caché dans ce texte. Et puis, ben pour le jury et les lecteurs, enjoy Wink \HRP)


Désillusion

Naissance

Vengeance et mensonge. Ce sont ces mots qui ont rythmé mon existence, qui la définissent. Je vais vous conter mon histoire, histoire qui peut se résumer en deux mots : vengeance et mensonge. Je me nomme Luck, pieux disciple d’Ecaflip. Je suis né un soir de Descendre en l’an 100, alors qu’une tempête faisait rage. Ces conditions, peu encline à la naissance de la vie ont pourtant fait que je vois le jour, et cela je le dois à la déesse Ecaflip. Mes parents étaient de braves politiciens bontariens, qui n’hésitaient pas à mettre leur vie en jeu pour leurs idéaux et leur cité. C’est d’ailleurs en défendant ce en quoi elle croyait que ma mère trouva tragiquement la mort, tuée par des assassins mandatés par Brâkmar, selon les dires de mon père. Mon père. Il m’apprit tout ce que je devais savoir, autant sur mes capacités que sur celles des autres. Il m’apprit à déceler la moindre faiblesse chez un adversaire, peu importe sa race. Il m’apprit à analyser le comportement, à argumenter mes idées et à me battre. Il m’apprit également que « toute vie à la même valeur, aucune n’est plus importante qu’une autre » et qu’ « il faut être prêt à tous les sacrifices pour défendre ses idées » et aussi que « la vie est un théâtre dont nous sommes les acteurs ». Je vénérais mon père comme s’il eut s’agit d’un dieu. Et pourtant c’était un homme ordinaire, qui n’avait pas une tête extraordinaire, ni aucune autre chose d’extraordinaire. Puis, un jour tout aussi ordinaire que mon père, ce dernier m’enseigna des techniques différentes de celles que j’avais apprises jusqu’à ce jour, durant mes entraînements quotidiens à ses côtés. Il m’enseigna l’assassinat. Discret, rapide, précis, idéal pour éliminer une cible. C’est ce jour qu’il me confia que ma mère avait été assassinée. Il me dit que, s’il m’apprenait ces techniques, c’était pour que je sois à armes égales avec mes assaillants, si je venais à être traqué par des assassins. Un soir, alors que nous dînions tranquillement, on entendit frapper à la porte. Mon père, après un court silence, m’ordonna d’aller me cacher, ce que je fis. Il ouvrit la porte. Devant lui se tenaient désormais la milice bontarienne. Je n’entendis pas leur discussion, mais les miliciens attaquèrent mon père, qui se défendit aussi bien qu’il put. Mais il mourut sous les coups de la milice et sous mes yeux, terrifiés. Je ne pouvais pas croire ce que j’avais vu. Je restais là, pétrifié, sans pouvoir bouger le petit doigt. Une fois les miliciens partis, je me suis précipité vers son cadavre. Puis, pris de peur, l’adolescent que j’étais s’est enfui, courant aussi vite qu’il le pouvait, escaladant les chaumières, sautant de toits en toits pour finalement passer de l’autre côté des fortifications. Je courais et courais sans me retourner. Puis, épuisé, je m’effondrais au beau milieu des champs de Bonta.

Réveil

Le lendemain, je me réveillais dans une chambre, allongé sur un lit. Je regardais les pious virevolter dans les airs et les tofus se chamailler dans le tofulailler. Soudain, une voix emplie de bienveillance me dit :
« Tu t’es enfin réveillé. »
C’était un vieil Enutrof, fatigué par la vie, ses joues étaient creusées par des rides qui dessinaient canyons et falaises sur son visage. Il me tint un bol en me disant :
« Bois, ça va te requinquer en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. »
J’ai pris le bol et ai bu d’un coup sec la tisane que mon hôte avait préparé avec attention. C’est alors que je vis les écorchures sur ses mains moites. Il ne fallait pas être bien intelligent pour deviner que cet homme vivant en plein milieu des champs exerçait le dur métier de paysan. Il entama alors la conversation par la plus basique et évidente des questions :
« Comment t’appelles-tu ?
- Je m’appelle Luck et vous ?
- Mon nom est Alexander.
- Vous savez, vous vous mettez en danger en me recueillant. Je suis probablement recherché par la milice de Bonta, la même qui assassina lâchement mon père, pas plus tard qu’hier. Je suis sûrement un fugitif à l’heure qu’il est.
- Je m’en fiche bien de qui tu es. Tu pourrais être le roi Allister, ça me laisserait totalement indifférent. Pour moi, tu es un jeune garçon meurtri que j’ai recueilli un soir d’hiver. Un jeune garçon auquel j’ai offert l’hospitalité. Mais si tu es recherché comme tu le prétends, tu ferais mieux de partir avant qu’ils n’arrivent, mon garçon. »
Sur ces mots, je me levais et m’habillais, m’apprêtant à quitter ce drôle d’homme, sans piper mot, en repensant à ce que me disais mon père : « aucune vie n’est plus importante qu’une autre ». Cet Enutrof ne pouvait être qu’un homme bien, dénué de mauvaises intentions. Avant que je parte, mon hôte me posa une dernière question :
« Que comptes-tu faire désormais, mon garçon ?
- Je vais rejoindre Brâkmar et lever une armée dans le but de détruire Bonta et venger mon père.
- Sois prudent. »
Je m’enfonçais dans l’ombre des montagnes à l’horizon et disparaissait sans laisser de traces de mon passage chez mon bienfaiteur.

Fascination
Les plaines de Cania s’étendent à perte de vue. Mais je ne m’en plains pas. C’est un spectacle tellement magnifique qu’offre cette nature que je ne me lasse pas de la regarder, de l’observer, de la contempler. Et les craqueleurs des plaines. Ils sont si majestueux, si ……..fascinants. Un amas de roches et de mousse constituant une armure abritant la vie. Les craqueleurs m’avaient toujours intrigué. Je me demandais comment la vie avait pu naître au sein des montagnes et donner naissance à ces créatures. C’était la parfaite cohabitation entre la faune et la flore au sein d’une même entité. C’est en admirant une de ces majestueuses créatures que je me fis attaquer par une horde de kanigrous qui chassaient le sanglier des plaines. J’avais beau courir, ils étaient au moins dix fois plus rapides que moi. Ils me rattrapèrent sans problème. Je crus mon heure arrivée et entendais déjà tinter le glas quand une énorme masse s’abattit entre moi et les kanis. C’était un chef-d’œuvre de la nature qui volait à mon secours. Ce craqueleur des plaines balaya mes assaillants d’un revers de main. Je n’avais jamais vu autant de puissance. Sous l’effet de la peur et de la fascination, je regardais les kanigrous voler dans les airs pour mordre ensuite la poussière à l’atterrissage. J’aurais attribué un 6/10 au vol mais il y avait encore des progrès à faire en matière d’atterrissage : 3/10. Je fus sorti de ma torpeur par une voix grave et rauque :
« Tu ne devrais pas te promener tout seul par ici, petit, c’est dangereux. Ces abrutis de kanis confondent sans cesse les aventuriers imprudents comme toi avec leur gibier.
- Vous…..vous parlez ma langue ? Vous me comprenez ?
- Bien sûr ! Pourquoi ne devrai-je pas avoir le droit de m’exprimer comme tout le monde ?
- V-Vous avez sans doute raison.
- Je vois que tu te traîne question vitesse. Quelle est ta destination, petit ?
- Je vais à Brâkmar, monsieur….. ?
- Appelles moi simplement Rocky. Je ne pourrais sans doute pas te servir de guide jusque là-bas mais je peux te déposer à la frontières des landes de Sidimote.
- V-vous feriez ça pour moi ?
- Bien sûr, de toutes façons ma femme m’a quitté alors disons que je n’ai rien d’autre de plus intéressant à faire. Ah et arrête de me vouvoyer. « Tu » ça suffira.
- D-d’accord, m-merci. »
Mon nouvel ami me tendit sa main. Nul doute qu’il aurait pu me broyer sans problème dans celle-ci. Je m’installai donc au creux de sa paume et nous commençâmes notre voyage. Nous avons discuté de choses et d’autres et j’appris que les craqueleurs avaient une opinion politique plutôt neutre en ce qui concernait la guerre des cités. Il m’en dit plus sur les origines des craqueleurs et me conta leur histoire, comme je vous conte la mienne. Il me déposa à l’endroit où débutaient les landes de Sidimote, et me dit que si j’avais besoin d’une quelconque aide, il m’aiderait volontiers. Puis il disparut à l’orée des quelques montagnes visibles de l’endroit où je me trouvais.

Désolation
Les landes de Sidimote. Terres désolées, rongées par les flammes. En les arpentant je vins à m’interroger sur les origines de ce chaos. Ces limbes devaient certainement pouvoir produire la vie avant de ressembler à un endroit de mort. Comment peut-on rendre une terre aussi hostile à la vie ? Serait-ce l’influence de Rushu sur cet endroit ? Ou bien alors les conflits ont-ils laissés une cicatrice si profonde dans le sol qu’il en est encore dévisagé ? Je n’en savais rien à l’époque et je n’en sais toujours rien aujourd’hui. J’avançais prudemment, de peur de tomber dans une crevasse ou autre fissure, quand je vis enfin ce qui aurait pu s’apparenter à de la vie. Je ne connaissais pas ces créatures à l’époque, mais elles ne m’inspiraient déjà pas confiance. Mais, après tout, si Rocky pouvait parler, pourquoi pas elles ? Je me précipitais donc vers elles pour leur demander mon chemin. Je ne sus que plus tard qu’il s’agissait d’un scorbute et d’un croc gland. Arrivé vers ces créatures, elles se retournèrent vers moi et se mirent à m’attaquer violemment. Je me défendis tant bien que mal mais le scorbute envoya voler mon arme d’un coup de queue. Je me trouvais à terre, sans aucun moyen de me défendre face à ces deux monstres. Je me mis donc à prier ma déesse pour qu’elle me sorte de cet enfer. Cette fois, j’en étais sûr : j’allais mourir. C’est alors que l’armure du scorbute fut transpercée, d’un coup, d’un seul, par une lame. Je ne vis pas l’action à cause du cadavre du scorbute qui m’écrasait, mais je vis le croc gland se jeter sur mon sauveur, puis aussitôt je le vis retomber à côté de moi. Il avait lui aussi été terrassé. Le cadavre du scorbute se soulevait lentement. Etais-ce à mon tour de mourir ? Est-ce que la créature qui venait de me sauver ne l’avait fait que pour pouvoir me tuer elle-même ? Le cadavre continuait à être soulevé. Est-ce qu’elle aussi avait été pervertie par ces terres au point de retourner à l’état sauvage ? De ne plus penser qu’à se nourrir ? De ne plus pouvoir s’exprimer ? Ma vue fut enfin dégagée et je regardais, la peur au ventre, mon bourreau ou mon sauveur. Mais au lieu de me tuer comme les autres, il me tendit la main. Ou bien la patte, je ne sais trop. C’était une sorte de grand chienchien, un peu plus grand que moi. Mon sauveur était en fait un ouginak. Je pris sa main et il me releva :
« Ça va, pas trop mal ?
- Plus de peur que de mal.
- Que viens-tu faire ici ? Certainement pas du tourisme, en tous cas. Il n’y a rien à voir par ici, si ce n’est un flot de lave constant qui arpente cette contrée. Tu vas à Brâkmar, n’est-il pas ?
- Eh bien, oui, comment le savez-vous ?
- Comme je viens de te le dire, il n’y a rien par ici, excepté Brâkmar.
- Logique. Vous pourriez m’amener jusqu’aux portes de la cité ?
- Je peux te servir de guide, en effet. Ramasses ton arme, elle te servira. Je m’appelle Droop et toi ?
- Luck.
- Bien, les présentations sont faites. Suis-moi, maintenant. »
Droop avait réussi à échapper à la folie qui régnait sur les landes et à garder sa capacité à parler. Nous discutâmes de tout et de rien, de ses origines, à lui et à son espèce. Nous combattîmes côte à côte de nombreux ennemis avant d’arriver à destination, où il me souhaita bonne chance et disparut dans la brume.

Renaissance
Vu de l’extérieur, rien ne distinguait Bonta de Brâkmar. Je me dirigeais donc vers la grande porte en orme gardée par deux miliciens. Arrivé au pied de la porte, ils m’arrêtèrent en abaissant leurs hallebardes :
« Une minute, bonhomme, tu vas où comme ça ?
- A la milice.
- Hey, t’as entendu Kit, ce gosse veut aller voir le chef !
- Ouais Kat, il doit avoir des tendances suicidaires !
- Pour sûr ! »
Et ils éclatèrent de rire. Je n’aime pas trop qu’on se moque de moi :
« Arrêtez ça, sur-le-champ !
- Sinon quoi ? Tu vas nous mettre des fessées ? Hahahahahaha !
- Hahahahahaha ! Des fessées ! Elle était bonne celle-là ! Hahahahahahaha !
- Arrêtez ça tout de suite où je vous égorge comme des porkass ! »
Ils s’arrêtèrent de rire et me regardèrent fixement pendant 20 secondes puis se remirent à rire encore plus fort :
« Hahahahahahahahahaha ! T’es trop marrant, gamin ! Nous égorger ! Hahahahahahahahaha ! Tu sais qui on est, gamin ? La milice brâkmarienne. L’élite des soldats du pays. Alors toi, nous égorger, hahahahahahahahaha ! Tu devrais passer plus souvent. J’ai jamais autant ri de toute ma vie ! En principe, je devrais te demander une pièce d’identité, mais je vais te laisser passer. Le chef ne m’en voudra pas et je pense même qu’il me remerciera pour le divertissement ! Hahahahahahahaha ! »
Et ils se remirent à ricaner, relevant leurs hallebardes et me laissant la voie libre pour entrer dans la ville. Je me suis promis de les exécuter une fois que j’aurai monté en grade et gagné les faveurs d’Oto Mustam. J’entrais donc d’un pas décidé dans la ville qui n’avait rien à voir avec Bonta, vue de l’intérieur. Le sol était criblé de fissures remplies de lave, des squelettes énormes jonchaient le chemin, ça et là. Et côté architecture, on était carrément à l’opposé de Bonta. Une fois la milice trouvée, certes en ayant reçu pas mal d’aide de la part des habitants, j’entrais, le cœur palpitant, dans le bâtiment. La salle était remplie de personnes vénérant différents dieux. Il y avait une queue qui débutait à un guichet au dessus duquel il était écrit en grosses lettres : « inscriptions ». Je fis donc la queue et m’inscrivis sur la liste comme les autres personnes qui l’avaient fait avant moi. Puis, on nous donna les vêtements règlementaires avant de nous conduire dans une grande salle qui devait servir de salle de réunion, je suppose. Là, un homme portant l’armure brâkmarienne et un masque dissimulant son visage s’avança :
« Bienvenue à vous tous, chères recrues ! Vous voici maintenant membre de la plus grande armée au monde : l’armée brâkmarienne ! Vous avez été enrôlé et ce pour toujours. Les éventuels mutins qui essaieraient de s’échapper se verraient immédiatement abattus par les archers postés sur les toits. Je me nomme Drak Vorad, et je serai votre instructeur, en particuliers pour ceux qui ont l’intention de se spécialiser dans l’assassinat, Oto ayant décidé de prendre quelques vacances. Vous allez désormais être soumis à un test d’aptitude puis affecté à une des trois branches : L’Ordre de l’œil putride, l’Ordre du cœur saignant et l’Ordre de l’esprit malsain. Puis vous passerez votre examen d’entrée. Je vous souhaite un bon séjour en enfer ! »
Des miliciens vinrent ensuite nous distribuer un questionnaire auquel je répondis. Les mêmes miliciens relevèrent ensuite nos feuilles puis Drak Vorad annonça la répartition des groupes. Je devins membre de l’Ordre de l’œil putride : la branche des assassins. C’était une des spécialités que je maîtrisais déjà, peu importe le concours qu’ils me feraient subir, j’étais sûr de le gagner haut la main. Nous étions une dizaine à avoir été affecté chez les assassins. Notre sergent instructeur sortit de derrière un rideau et nous expliqua que pour recevoir son affectation définitive, il fallait que l’on assassine au moins un milicien qui se trouvait dans la cité, sans être remarqué et dans un délai de 48h, sans quoi nous serions abattus. Je tenais ma vengeance. Kit et Kat allaient mourir, sous mes coups. On nous distribua les vêtements traditionnels de l’Ordre puis nous partîmes « traquer notre gibier ». Je suivis donc mes proies de la porte d’entrée aux différentes tavernes, puis jusqu’à la milice avant qu’ils ne retournent chez eux. Je savais désormais où, quand et comment attaquer. Je ne pouvais, bien entendu, pas les éliminer simultanément, je devais attendre qu’ils se séparent, à moins que ….J’avais bien repéré une corniche de laquelle je pouvais me lancer sans trop me blesser à l’atterrissage mais je n’y avais pas prêté attention, j’étais focalisé sur mes cibles. J’avais trouvé le moyen de faire d’une pierre, deux coups. J’attendrais qu’ils prennent position et je les assassinerai, à coups de dagues. Le lendemain, j’attendis qu’ils se retrouvent sous la corniche, à se dire « à demain » sans doute. Ce dont ils ne se doutaient pas, c’est qu’il n’y aurait pas de lendemain. Je me suis lancé du haut de la corniche, mes dagues à la main, et j’atterris brutalement sur eux, leur plantant du même coup mes dagues entre les omoplates, en plein dans la colonne vertébrale. Ils ne bougeaient plus, il ne me restait plus qu’à me débarrasser des corps. Ce fut chose facile, une de ces crevasses remplies de lave se situaient à deux pas de l’endroit de mon assassinat. Je les y ai jeté et ai regardé leurs corps être rongés par la lave, puis disparaître, à tout jamais. Je restais là, frustré. Pas par le fait d’avoir tué deux hommes de sang-froid, non, mais de les avoir tué volontairement de sang-froid. Etais-je sous le coup de la même transformation que les monstres qui erraient dans la lande ? Etais-je en train de devenir fou, comme elles ? Allais-je renoncer à mon seul moyen d’expression, la parole, comme elles ? Je retournai à la milice pour annoncer mon succès à Vorad. Une fois arrivé dans la salle de réunion, je remarquais que le nombre avait été réduit significativement : nous n’étions plus que quatre. Vorad nous félicita. Les semaines qui suivirent, nous nous entraînions à l’assassinat sur différents contrats, mandatés par Oto Mustam ou d’autres qui voulaient voir disparaître des personnes trop bavardes ou bien des ennemis. Je me suis mis à changer, à utiliser un outil de pouvoir que les Ecaflip n’apprécient pas particulièrement : la triche. J’utilisais désormais des pièces trafiquées ayant deux côtés pile et des jeux de cartes truqués ne renfermant que des as et autres cartes maîtresses. Je me préservais ainsi de la malchance et me prémunissais face à la mort, plutôt que de risquer ma vie sur un coup de chance. Ce fut comme une renaissance pour moi.

Mort
Et puis, vingt ans après m’être enrôlé dans l’armée brâkmarienne, vint le jour de ma vengeance. J’avais été promu général et c’était à moi qu’incombait la lourde, mais néanmoins prestigieuse, charge de mener l’assaut sur Bonta. Je connaissais les plans de la ville par cœur pour y avoir passé mon enfance, et j’avais déjà un plan d’attaque. Je me retrouvais en première ligne, portant fièrement l’armure de général des Armées, lance dans une main, hallebarde dans l’autre, monté sur ma dragodinde en armure. J’étais décidé à en finir avec les assassins de mon père. Ils allaient payer pour leurs crimes et cela « peu importe les sacrifices ». Hommes, femmes, enfants, vieillards. S’ils osaient s’interposer en travers de moi et de ma vengeance, je n’hésiterais pas une seule seconde à les éliminer. Nous partîmes à l’aube et traversèrent la lande de Sidimote. Toutes les créatures s’écartaient sur notre chemin. Nous fîmes une pause dans les plaines de Cania. Je laissais mes hommes se reposer, le temps d’aller rendre visite à ma carte maîtresse, mon atout. Je me souviens encore de la tête que firent mes hommes lorsqu’ils me virent revenir accompagné d’un craqueleur des plaines. Je leur expliquai donc mon plan : Rocky se positionnerait devant nous pour nous protéger des catapultes et autres armes de siège, ainsi que de toutes les attaques aériennes, jusqu’à la porte d’entrée qu’il ne peinerait pas à enfoncer. Puis l’armée pénétrerait dans Bonta et s’attaquerait aux lieux stratégiques, pendant que je me fraierai un chemin jusqu’à la milice et à Amayiro. Nous arrivâmes aux portes de la ville en début d’après-midi. Mon plan se déroula comme prévu : Rocky nous protégea et causa même des pertes dans les rangs ennemis en écrasant les pauvres malheureux qui venaient à traîner dans ses pattes et en renvoyant les boulets envoyés par les catapultes. Arrivé à la porte, il brandit son poing et l’enfonça d’un coup sec dedans. Puis il agrandit la brêche et notre armée pénétra dans la ville. C’était la fin de Bonta. Je me précipitais vers la milice tuant tout le monde sur mon passage. J’arrivais enfin à la fin de mon aventure et j’allais assouvir ma vengeance. Je franchis les portes de la milice. Il n’y avait aucun garde, aucun soldat pour me faire obstacle. Tant mieux, cela me faciliterait la chose et accélèrerait ma victoire. Amayiro était seul, assis au milieu de la pièce, son épée sur les genoux. Sans décocher un mot, il se leva, sortit son épée de son fourreau et se jeta sur moi à une vitesse folle. Il était plutôt bien conservé, le vieux. Je sortis mes dagues et usais de toutes mes ressources pour ne pas finir transpercé. Je ne sais pas combien de temps dura notre combat, mais j’avais l’impression qu’il se passait une éternité. Il parait chaque coup que j’intentais contre lui et je prévoyais chaque coup qu’il me lançait. On entendait le bruit des fers qui s’entrechoquaient résonnant dans la salle. Jusqu’au moment où la garde du chef de la milice de Bonta s’abaissa le temps d’un instant. Il ne m’en fallait pas plus. Je me jetais sur lui grâce à mes réflexes de félin et lui enfonçais mes dagues dans la poitrine. J’avais raté ses points vitaux. Quelques centimètres de plus et il serait mort. Je retirais mes dagues dans un jet de sang. Amayiro était à l’agonie, devant moi, en train de se vider de on sang, sur le point de mourir. Je m’apprêtais à lui infliger le coup de grâce quand j’entendis une voix qui semblait sortir du néant :
« Vas-y, achèves-le, et achèves ce que tu as commencé. »
C’était Vorad. Je le croyais resté à Brâkmar. Il fallait croire qu’il voulait assister au succès de son petit protégé.
« Qu’attends-tu pour venger la mort de ton père !?
- C-comment savez-vous cela ?
- Et bien c’est parce que j’étais présent. Luck, je suis ton père. »
Il ôta son masque et je reconnus le visage si familier de mon père. Il n’avait pas changé, si ce n’est qu’il avait vieilli et que la haine se voyait dans son regard et se lisait sur son visage.
« Non, ce …. ce n’est pas possible !
- Luck, rejoins-moi et ensemble, nous règnerons sur le Monde !
- P-pourquoi ?
- Pourquoi ? Tu te demandes pourquoi ? Tout simplement pour le pouvoir, la puissance ! J’étais un fanatique de mythologie. Je réussis enfin à contacté Rushu au bout de presque trente ans de recherche. Trente années à chercher et chercher sans rien trouver ! Jusqu’au jour où je réussis à l’invoquer dans un ancien temple. Il me promit alors la puissance si je réussissais à asseoir sa suprématie sur le Monde en détruisant le seul obstacle sur son chemin : Bonta ! J’ai dès lors commencé à endosser le rôle de formateur de l’Ordre de l’œil putride et à former des assassins tels que toi. Lorsque ta mère le découvrit, elle me menaça d’aller tout raconter aux dirigeants de Bonta. Tu comprends bien que je ne pouvais pas la laisser faire. Je l’ai abattu et ai dissimulé son corps afin que personne ne le retrouve. Puis je t’ai entraîné et j’ai vu grandir en toi un potentiel incroyable. Je t’initiai donc à l’assassinat en espérant que tu me rejoindrais de ton plein gré et t’enrôlerais dans l’armée brâkmarienne. Malheureusement, les principes que je t’avais inculqué faisaient barrage, et en voyant la bonté dont tu faisais preuve, je me suis douté que tu ne suivrais pas le chemin que j’avais d’ors et déjà tracé à ton intention.
- M-mais je t’ai vu mourir ! De mes propres yeux !
- La vie est un théâtre dont nous sommes les acteurs. Il s’agissait d’une mise en scène. Mon but était d’instaurer la haine dans ton cœur, mais pas n’importe quelle haine : une haine envers Bonta.
- A-alors tu m’as manipulé. Tu me mens depuis le début ! Tu m’as toujours menti !! »
Sur ces mots, je me jetais sur mon père, crocs sortis, mes dagues en avant. Mon père dégaina sa Griffe rose et le combat s’engagea. Plus le combat se prolongeait, plus mes coups était puissant, plus j’étais habile, et plus mon père fatiguait. Il était très fort. Il arrivait à prévoir le moindre de mes coups, la moindre parade de ma part comme je le faisais à son égard. Jusqu’au moment où une balayette de ma part le fit tomber. Je le frappais alors de toutes mes forces, en redoublant de fureur au point de scinder son épée en deux.
« T-tu ne vas pas échouer et me décevoir, moi, ton père, si près du but ?! Tu ne vas pas ruiner les efforts de toute une vie et prendre ma vie alors que tu pourrais prendre celle de ce vieux croulant ?!
- Toute vie à la même valeur, aucune n’est plus importante qu’une autre. Tu t’en souviens, j’espère.
- M-mais je suis tout de même ton père, bon sang !!
- Tu as cessé d’être mon père le jour où tu nous as trahis, moi et ma mère, et où tu l’as froidement assassiné. Comment as-tu pu? Elle t’aimait! »
Tout à coup, mon père se mit à ricaner et me rétorqua froidement :
« Il faut être prêt à tous les sacrifices pour défendre ses idées. »
Et il se remit à ricaner de plus belle. L’étranger qui se trouvait en face de moi venait de prononcer ses dernières paroles. Je n’avais plus ressenti ce sentiment depuis bien longtemps : j’étais soulagé. Je venais de tuer mon père et toute ma haine s’était évanouie, d’un coup. J’en avais presque oublié Amayiro. Je me suis précipité à ses côtés. Il n’en avait plus pour longtemps si je ne faisais pas quelque chose, et vite. J’ai arraché un morceau de vêtement dont je me suis servi pour faire un garrot. Je faisais tout mon possible pour le maintenir en vie, tout en lui expliquant ma stratégie, ou plutôt la stratégie des brâkmariens. Puis, des membres de la milice firent irruption dans la salle, accompagnés d’une disciple d’Eniripsa. La bataille se solda par la fuite des brâkmariens et la victoire des bontariens qui célèbrent depuis lors cette victoire chaque année en Aperirel sous le nom de « Pâques » qui signifie « vengeance » en ancien amaknéen.

Epilogue

« C’est tout ce que vous avez à dire avant votre jugement ?
- Oui.
- Bien, dans ce cas, votre audience va débuter. Suivez-moi »
Le milicien détacha les chaînes qui liaient les pieds de l’homme qui était assis en cellule et l’emmena dehors, sur la place publique où il lui fut placé un nœud coulant autour du cou. On pouvait voir à son expression et à la pâleur de sa peau que cela faisait longtemps qu’il était enfermé en cellule.
« Luck Walkyser, vous êtes accusé de multiples meurtres, de crime de guerre et de trahison envers sa patrie. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
- Rien, monsieur le procureur. Je m’en remets à votre jugement. »
Une larme coula sur la joue du prisonnier.
« Bien. La sentence est la mort ! »


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